Produisons ensemble!!!

Voilà, j'avais ça dans ma tête cet été et on n'a pas eu le temps de tout se dire... Mais maintenant qu'on a repositionné notre vocation, je veux vous faire une proposition. Dans un espace que Fred pourrait nous dédier sur le site, je propose que l'on se partage des points de vue sur des sujets où l'on se sert de notre compréhension et de notre expertise du monde de l'entreprise pour interprèter des observations que l'on peut faire dans le monde du sport, et inversement. Ex de sujets: les 40 médailles de Pékin; le professionnalisme du sport professionnel; la performance de l'équipe de france de hand;....
L'idée est qu'un d'entre nous lancerait un débat, chacun y apporterait son point de vue, et l'initiateur du sujet aurait en charge de faire une synthèse sous forme d'un article que l'on pourrait mettre en ligne, utiliser dans nos interventions en entreprise ou dans le sport,...
Je vous propose d'ouvrir la séquence avec ce sujet
40 médailles de Pékin, objectif atteint, donc tout va bien?
Oui, c'est très bien, ça nous a permis de découvrir des disciplines moins connues... Mais qu'en est-il de celles "qui ne pouvaient pas nous échapper" comme le disaient les journalistes? relais masculin de natation, Tony Estangué, Teddy Riner, Doucouré, Laure bien sûr, même des moins connu comme le marcheur des 40km qui était dans les favoris. Certains ont tenu la pression, comme au VTT par exemple, ou l'équipe de hand, mais il faut des exceptions pour confirmer la règle.
Moi, je vois une constante dans tous ces échecs: la surmédiatisation des "athlètes qui doivent rapporter des médailles", même chose pour l'équipe de france de rugby au moment de la coupe du monde en France. Combien de temps dans les réceptions, plateaux de télé, séances de photos, interviews, diners people ? L'entraîneur de l'équipe de France de hand dit après la médaille: "nous, on a de la chance, on parle de nous quand on gagne un titre, et après plus rien, on nous laisse travailler". Oui, travailler! rester concentré sur l'objectif! Mettre toute son énergie à être dedans. C'est bien difficile de faire son métier et d'en même temps devoir en parler, le commenter, le critiquer. C'est ce que l'on doit faire dans notre métier: animer, tout en restant attentif à ce qui se passe, en nous, dans le groupe, entre les gens, vérifier qu'on reste à la bonne place... En général on coupe nos portables quand on est sur une animation où on doit rester concentré du début à la fin parce que c'est chaud. Mais les athlètes eux doivent gérer leur comm. si ils veulent qu'on parle d'eux, donc obligée la séance de photo en pleine préparation de la compétition! obligée la soirée avec les partenaires ou la mairie avant le match parce que c'est eux qui paient!
Alors nos médailles perdues? De la faute à qui? à ces athlètes qui se dispersent? à nous qui sommes assoiffés de savoir comment ils se préparent, avec qui ils couchent, qu'est-ce qu'ils mangent? Aux journalistes qui n'ont plus aucune limite dans leurs investigations?
Dans l'entreprise, on dit que le manager doit gérer le stress à son niveau et ne pas le laisser venir perturber l'équipe de travail. C'est lui qui doit gérer la pression, et la digérer pour en faire de la motivation et de la cohésion au niveau de son équipe. Alors dans le sport, ce serait à l'entraineur d'assumer ce rôle?
Je me souviens en 1999 j'étais avec l'équipe de France de canoé Kayak à une coupe du monde. Les journalistes cherchaient à interroger les athlètes entre leurs 2 manches, comme il était déjà rentré dans les moeurs de faire ainsi sur les terrains de foot ou de rugby, avec les interviews en bord du terrain ou à l'entrée des vestiaires pour la mi-temps. Là, l'entraîneur avait dit non, on les laisse dans leur compétition. Ils avaient performé. En 2000 à Sydney ils n'ont jamais été aussi forts: ils avaient loué une maison en dehors du village olympique et étaient dans une bulle où tous les temps d'échanges avec la "tribu" (leurs supporters), les médias, les familles étaient sous contrôle.
Et vous? qu'en avez-vous pensé?